À Propos
DANS LE CADRE DE LA DOUZAINE DE LA RURALITÉ
Théâtre dégustation
Une ferme en faillite. Vaches, génisses, taureaux, tracteurs, fourches, matériels agricoles : tout est mis à prix, absolument tout.
Que reste-t-il quand tout part en fumée ? C’est ce que se demande Jean Grosjean après avoir vu sa vie partir aux enchères. On ne lui enlève pas seulement ses outils de travail, mais tout ce qu’il possède et surtout ses « bêtes » qu’il aime tant, chacune à sa manière. Encore hanté par les événements qui ont radicalement changé sa vie, il a besoin de partager encore et encore, les détails du jour fatidique de la vente aux enchères de ses biens où son existence a basculé.
Par son style vif teinté d’oralité, où la drôlerie affleure sans cesse pour désamorcer la noirceur de la situation, cette adaptation du roman de Jean-Pierre Rochat, pose toute la problématique du monde paysan contemporain, déchiré entre le respect du vivant et la nécessité de produire selon des normes industrielles.
C’est au travers d’une forme brute et intimiste, qu’Arnaud Mathey se glisse dans la peau de Jean Grosjean pour nous confier ce monologue autour d’une raclette. Le texte du roman surgit tel un feu qu’on ne peut pas éteindre, quelque chose d’incompréhensible qui a besoin d’être énoncé pour en saisir le sens.
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LA PRESSE EN PARLE
"Un Tchao Pantin paysan intense, cruel et beau. On est saisi par la forme brute et intimiste du spectacle. L’acteur se confond avec le personnage dans des moments de sincérité qui font qu’on a envie d’en faire notre copain, de l’inviter à la maison et de lui dire que ce n’est pas si grave, qu’on va trouver une solution… Mais d’issue, il ne semble point y en avoir lorsque toute dignité est enlevée à l’homme." - La Pépinière
"Le public, tel un chœur antique, paraît vouloir l’accompagner dans sa tragédie. C’est l’effet de la raclette, qu’il distribue à chacun·e. Une manière de partager son dernier repas et de communier avec son seul témoin de chair et d’os, impuissant face aux fantômes qui criblent son récit. La dernière portion sera pour lui, et on voit bien qu’elle est amère." - Le Courrier